Cinq nuits sur l'Amazone
- Diane Arnould
- 7 sept. 2019
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 avr. 2022

Un transfert depuis Sao Luis et me voilà dans la capitale de l'État du Pará: Belém. Là-bas, je retrouve Yujin, la coréenne avec qui j'avais passé une semaine dans la Chapada Diamantina.
Ensemble, nous visitons la ville. Les quais rebaptisés Estação das docas sont joliment aménagés et particulièrement appréciés en soirée. Plus loin, le fameux marché Ver o peso attire notre attention. On y vend de tout et j'en profite pour acheter un hamac en prévision de mon voyage sur l'Amazone mais c'est surtout pour manger que nous sommes ici. Dans le nord on ne trouve pas de glace à l'açaï, on ne la mélange pas non plus au guarana, fraise, banane ou lait sucré. Non, ici on la déguste à température ambiante avec de la farine de manioc, du tapioca ou du sucre et il n'est pas rare qu'elle soit l'accompagnement d'un poisson régional : autant vous dire cela est impensable pour les brésiliens du sud qui rient beaucoup de cette tradition. Alors on a prit nos cuillères et on a testé pour vous. Verdict: si je n'étais déjà pas très fan de la version sud, j'ai malheureusement encore moins apprécié celle-ci. L'arrêt suivant n'arrange rien lorsqu'on décide de goûter la typique cachaça de jambu. Jugez plutôt... !
On avait le même air renfrogné en arrivant sur le port d'où venait une forte odeur d'égouts et où les charognards se disputaient des montagnes de déchets.
Après une balade dans le centre, petite pause à l'ombre dans le parc Mangal das garças puis visite du magnifique théâtre da Paz, le quatrième plus ancien du Brésil.
On en profite pour en savoir un peu plus sur l'histoire de la ville, étonnées de ne pratiquement pas voir de centre historique ou d'azulejos comparé à la capitale maranhense.
Fondée en 1616 Belém est pourtant la première colonie européenne de l'Amazone et la dernière ville brésilienne à obtenir son indépendance, un an après l'indépendance du pays (autrement dit alors que le Brésil est enfin indépendant, le Pará est encore portugais)! Malheureusement le gouvernement n'a pas jugé utile ou intéressant de conserver ce patrimoine, préférant démolir pour reconstruire du neuf. Belém nous paru donc sans identité particulière et c'est bien dommage.
Puis un soir je monte sur le ferry Amazonas III pour une expérience inédite, totalement locale et que j'attendais depuis longtemps. Direction Santarém trois jours plus tard! Je suis la seule touriste avec un couple italiano-hispano, les autres sont là pour visiter de la famille ou travailler. Quand j'arrive, beaucoup sont déjà installés. Je me fais une place dans ce beau bazar et installe mon hamac. Je passerai trois nuits sur l'embarcation sur le fleuve Anapu d'abord puis enfin sur l'Amazone. Pas le temps de s'ennuyer durant la traversée. Réveillés à la cloche à 6h15, on nous annonce le petit-déjeuner. Pour moi c'est l'indication que le soleil se lève et je cours sur le pont admirer le spectacle chaque jour avec autant de plaisir. Ensuite au fil des heures se succèdent les rencontres avec la population. Les locaux attendent le passage du ferry sur leur pirogue et se rapprochent à notre arrivée guettant un sac de provision qui leur serait jeté. Parfois ce ne sont que des enfants, très jeunes la plupart du temps, sept ou huit ans avec le petit de quelques années dans les bras. Les aînés sautent à l'eau, traversent le fleuve et grimpent sur le ferry pour quémander. Assez dur de voir ça mais c'est malheureusement le quotidien de ces familles. Certains s'amarrent au ferry et alors que se poursuit le voyage vendent crevettes, bananes ou poissons frais, passant de la pirogue au ferry en marche avec une dextérité surprenante. A part ça, c'est plutôt le calme plat, nous observons le paysage magnifique qui défile sous nos yeux et faisons connaissance avec nos voisins de hamac, les brésiliens jouent aux dominos et les plus chanceux aperçoivent un boto.
Ce dauphin rose d'eau douce, est l'animal phare de l'Amazone et ses légendes. Pour ma part je n'ai vu que des dauphins gris d'eau douce (sur le trajet Santarém-Manaus), ainsi que beaucoup d'oiseaux et de bétail (vaches, chevaux,et quelques rares chèvres).
Une fois arrivée à Santarém je visite Alter do Chão puis reprends le bateau pour Manaus. J'ai vu plus d'animaux sur ce dernier trajet (de deux nuits) mais ai préféré le premier tronçon où l'on voit plus d'habitations et de locaux sur le fleuve.
Comments