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Ilha da Magia, Ilha do Guga

  • Photo du rédacteur: Diane Arnould
    Diane Arnould
  • 22 mars 2019
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 18 avr. 2022


Le bus arrive au terminal avec quelques heures de retard comme à son habitude, je traverse le hall et lève la tête. Elles sont là, tout près, ces barres en fer couleur rouille, fouettées par le vent et les embruns. Alors, instinctivement, je respire à plein poumons et j'esquisse un sourire. Je ressens cette drôle de sensation, celle-là même lorsqu'au détour d'un virage apparaît le portail de notre maison nous confirmant que nous sommes arrivés. Après quinze ans, le pont Hercilio Luz, qui relie l'île au continent, me souhaite la bienvenue depuis le parvis de la gare et semble me dire "tu en as mis du temps!"


Requinquée, je prends le bus pour le centre de l'île près du lac Conceição où je décide de m'installer. C'est un endroit tranquille, apaisant, peut-être dû à l'insularité. De nombreux parapentistes en ont fait leur terrain de jeu, tandis qu'à la nuit tombée les pêcheurs, pieds dans l'eau, y jettent leurs filets.


Pour mon premier jour je décide de rejoindre la pointe nord du lac en bateau et de là j'entreprends la randonnée du retour, entre villages et forêt. C'est ici que j'aurais mon premier coup de cœur, mon chemin est parsemé de rochers d'une autre ère qui donnent un côté vierge à l'île. Le charme opère de suite. Les jours suivants, je profite du soleil pour découvrir les plages de l'île (elle en compte 42!). Mole et Galheta sont très belles et sauvages mais je leur préfère encore Campeche et son océan déchaîné. Là-bas je me recharge comme une pierre, à l'eau de mer et aux rayons du soleil (malheureusement la sieste involontaire me vaudra un beau coup de soleil).


Toutes ces plages de l'Est, y compris plus au Sud, sont davantage propices à la pratique du surf qu'à la baignade alors je pars en quête de plages sauvages et plus tranquilles: direction la pointe Sud! Le bus contourne l'île par l'Ouest, la côte est réputée pour sa gastronomie mais je poursuis jusqu'à la pointe. Une fois descendue je parcourrai à pieds les derniers kilomètres dans la jungle pour déboucher sur la plage des naufragés : une merveille sans touristes! Mais je reprends vite la marche car je dois maintenant remonter la côte par l'Est jusqu'à la crique de Saquinho. Plusieurs heures cette fois, dans la jungle toujours et ça se complique. Les chemins se multiplient sans indication, je dois sans cesse vérifier sur maps.me mon itinéraire. Parfois, la végétation est tellement dense qu'elle recouvre tout tracé et je me fraie moi même un chemin. Il fait chaud, humide, et au bout de quarante minutes, emportée par mon élan, je manque de marcher sur un serpent... Je l'évite de justesse et tente de me calmer... Pas facile... Le chemin est trop étroit, c'est hors de question de passer à côté, hors de question de le déplacer non plus. Je retourne sur mes pas, cherche un bâton au cas où, et regarde autour de moi. Alors je vois un arbre mort, couché qui me permettrait de contourner le serpent. Je m'agrippe à une liane, monte dessus et me voilà de l'autre côté. Mais il me reste plus de deux heures de marche encore et depuis cette rencontre j'ai le palpitant qui s'accélère. J'essaie de prendre ça à la rigolade, je trouvais que le voyage manquait d'adrénaline jusque là et bien je suis servie. Je presse le pas, trois fois je sortirai de la jungle pour y entrer de nouveau par ces embouchures noires qui m'engloutissent. Je n'avais jamais ressenti ça auparavant, j'avais l'impression que le temps rallongeait, que la carte jouait avec moi. J'ai fini par arriver. Je me suis jetée sur un kiosque de glaces, à peine eu le temps de la déguster que la nuit m'enveloppait. Bienvenue dans la mâta atlántica (végétation qui recouvrait autrefois tout le littoral brésilien) pensais-je!


Ici, on dit que c'est l'île qui t'accepte ou te rejette. Je pense que j'ai passé le test, en tout cas elle ne cesse de me retenir. Chaque jour je me prépare à reprendre la route et puis je fini par rester un jour de plus. Ce n'est pas pour rien que la capitale de Santa Catarina est surnommée Ilha da Magia, en plus de toutes les légendes qui circulent elle est tout simplement envoûtante. Les dauphins observés à Barra da Lagoa y sont sûrement pour quelque chose, son canal regorgeant de bateaux de pêcheurs aussi, et je ne parle pas des dunes menant à Joaquina... ni de ce poisson grillé relevé d'une sauce aux crevettes.


Florianópolis c'était aussi quatre jours de fête. Le 2 mars, au centre-ville, les bloquinhos (chars) fendaient la foule sur son de musique électro. Les brésiliens, glacières à la main, enchainaient les bières depuis tôt dans l'après midi arborant fièrement maquillage, perruques et tutus, comme à Dunkerque! Les filles n'étaient pas en reste non plus. Les rues sont vite bondées mais ce n'est pas ma tasse de thé. Jusqu'au 5 mars je profiterai donc du carnaval depuis le lac sur la petite place pour une ambiance samba, salsa, capoeira, ... Floripa m'emportera!


Enfin pour ceux qui me connaissent, j'ai bien essayé une partie de tennis avec Guga mais son frère étant en vacances à Londres puis en Islande il ne m'a pas proposé de rdv. Plus facile de les voir à Paris ou Miami finalement. Mais bon, Ilha do Guga... On remettra ça !








 
 
 

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