Le nord-est brésilien
- Diane Arnould
- 25 juil. 2019
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 avr. 2022

Presque un mois s'est écoulé depuis ma dernière publication. J'ai quitté l'État de Bahia après quelques jours de trek dans la Chapada Diamantina bien à l'ouest de Salvador, depuis les villes de Lençois et Vale do Capão. Il parait que le trek de Vale do Pati est un des plus beaux du Brésil mais mes ligaments du genou ne sont toujours pas remis et j'ai donc du faire l'impasse. Pour ma part j'ai préféré la Chapada Veadeiros de Goias et le parc du PETAR de São Paulo mais ce n'est qu'une question de goût.
Je suis ensuite retournée sur le littoral en passant par l'État d'Alagoas qu'on surnomme les Caraïbes Brésiliennes. Les plages de Maceio et Maragogi en sont la preuve! L'idéal est d'arriver à marée basse pour profiter des piscines naturelles que forment les coraux dans ces eaux turquoises.
Il est également possible de profiter des piscines naturelles dans l'État du Pernambuco et notamment à Porto de Galinhas à bord des embarcations traditionnelles de pêcheurs, les "jangadas".
Ces dernières sont de très simples bateaux de bois sans rebord et ne s'éloignent donc que peu de la rive car les courants forts les feraient facilement chavirer. En réalité la ville doit son nom à d'autres embarcations bien plus importantes qui à l'époque transportaient les esclaves venant d'Afrique. Surnommés là bas "galinhas" (poules en portugais), l'animal est aujourd'hui la mascotte de la ville. A l'époque c'était également un moyen de pouvoir parler librement de la "marchandise" qu'on attendait sans éveiller les soupçons.
Mais le Pernambuco, la Bahia et le nordeste en général ne sont pas connus culturellement parlant que pour les esclaves. Entre la fin du 19e et le début du 20e siècle les bandits "cangaceiros" ont semé la terreur dans le sertão (intérieur du nordeste). Ces groupes armés pillaient les latifundos, tuant, torturant ou séquestrant qui se trouvait sur son passage et refusait de les aider. Le plus connu de tous, Lampião ainsi que son épouse Maria Bonita, sont encore aujourd'hui partout représentés dans les boutiques artisanales. Vêtus d'habits de cuir pour se protéger de la végétation caatinga très aride et épineuse, de chapeaux et d'armes, ils étaient facilement reconnaissables. Toute la bande fut décimée lors d'une embuscade et leurs têtes décapitées et exposées dans les lieux publics comme preuve de leur mort. Aujourd'hui la petite fille de Lampião et Maria Bonita est toujours en vie (imaginez un peu l'héritage familial!)
Revenons à un sujet plus léger, le nordeste est aussi très réputé pour son carnaval (notamment celui de Recife et Olinda). La différence avec les autres états est sa procession de "bonecos gigantescos", des costumes de célébrités ou de personnages du folklore local pesant chacun 20kg. Durant ces processions on peut trouver également des "passista" dançant avec un parapluie (on retrouve ces parapluies aux couleurs du Pernambuco à Porto de Galinhas, Recife ou Olinda). Il s'agissait autrefois de contrecarrer la restriction de danser la capoeira. La musique et les pas étaient semblables mais si la police approchait, les brésiliens feignaient d'utiliser les parapluies comme des ombrelles pour se protéger de la chaleur.
Recife, c'est aussi son centre historique, son "Marco 0", les sculptures de Brennan et la plage de Boa Viagem qui doit sa célébrité autant au chanteur Alceu Valença qu'aux attaques de requins...
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