Salvador
- Diane Arnould
- 1 juil. 2019
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 avr. 2022

Avant-dernière étape bahianaise: Salvador. Si cette ville vous est peut-être familière c'est qu'elle a été autrefois la capitale du pays avant d'être remplacée par Rio puis Brasília. Elle est également la capitale de l'État de Bahia, la troisième plus grande ville du pays après Sao Paulo et Rio et la deuxième destination touristique (toujours après Rio).
Fondée en 1549 par les portugais, elle fut une des premières villes brésiliennes colonisées et premier port d'esclaves dû à la culture de la canne à sucre qui a vite requit une main d'œuvre importante et peu onéreuse. Certains détails de l'architecture attestent encore de ce triste passé. En effet, en vous promenant dans le magnifique quartier de Pelourinho classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, vous pourrez apercevoir des fenêtres grillagées aux pieds de certaines maisons. Elles donnaient sur les sous-sols où vivaient les esclaves. C'est donc indirectement ainsi que l'on devine où vivaient les plus aisés.
Ce quartier pavé et à l'architecture portugaise est le centre historique de Salvador. On y trouve des bâtisses du XXe siècles, de nombreuses églises et couvents et des places très bien entretenues.
L'ambiance y est festive: capoeira sur les places et école de samba dans les rues (notamment l'école Olodum, mondialement connue depuis le clip de Mickael Jackson "They don't care about us" tourné dans la favela Santa Marta de Rio). Ce n'est pas pour rien que le carnaval de Salvador est aussi réputé que celui de Rio, avec en plus, la culture et les traditions africaines. Mais fin juin je ne venais pas assister au carnaval sinon à la "festa junina" (fête du mois de juin, célébrant Saint Jean). Pour l'occasion les filles se maquillent les joues avec de fausses taches de rousseurs et portent des couettes tandis que les garçons portent des chapeaux de paille, ceci faisant ainsi référence à la tradition car la fête était autrefois davantage célébrée dans l'intérieur du pays par les ruraux (caipiras). On danse le quadrille et le forró et on lance des bombinhas dans les rues (des petits pétards). Alceu Valença, chanteur brésilien très connu est venu enflammer Salvador le 23 juin. Le lendemain entre deux show, je me retrouverai enfermée à clés dans un magasin, emportée par la foule. On peut dire que j'aurais vécu la fête à la brésilienne. Quelques minutes plus tard les portes rouvrent et les gens sortent au compte goutte, du jamais vu.
Petite note à part sur l'esclavagisme:
- Les esclaves recevaient une portion de bouillon de haricots par jour. Pour enrichir un peu le mélange, ils utilisaient des parties du porc que leurs maîtres dédaignaient: la langue, la queue, les pieds et les oreilles. C’est de cette pratique que vient, selon la tradition, le plat national brésilien: la feijoada.
- Jusqu’à l’abolition de l’esclavage, la loi punissait les pratiquants de la capoeira qui était vue comme une forme de rébellion. Ce mélange de danse et d'art martial brésilien se développait en effet dans les quilombos (les repères d'esclaves évadés). Malgré l'abolition de l'esclavage au Brésil en 1888, elle restera jugée comme crime jusqu'en 1937.
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